Petit article non pas pour parler de THE split du mois, mais d'une belle découverte. Il y a quelques mois, faisant le tour des concerts visibles près de chez moi (comprendre : regardant la programmation sept-oct du Mistral Palace), j'ai remarqué qu'outre les MINF le 13 septembre, Valence aurait la chance d'accueillir le 8 octobre Syd Matters. Je me suis donc retrouvée, mercredi soir, à Valence avec Juliet - que j'avais facilement convaincue de m'accompagner. Comme il fallait terminer un certain commentaire de philo, et qu'on s'est - un peu - oubliées sur l'ordi, nous sommes arrivées juste à temps pour se faire refouler aux portes de la Fnac qui "allait fermer dans 5 min", en plus le super vendeur super sexy de Marionnaud n'était pas là (donc personne à admirer), nous n'eûmes alors pas le choix et dûmes aller (j'arrête avec le passé simple) au McDo. Tout jusque là s'est à peu près bien passé. Mis à part l'espèce de gros lourd avec lequel la très charmante personne qui m'accompagnait m'a abandonnée, et qui s'est tout de suite refroidi quand il m'a demandé si j'étais mineure (texto) et que je lui ai répondu oui, "et pour encore un bon bout de temps". Il y avait aussi ce gars qui s'est incrusté dans notre conversation, quand j'expliquais à Juliet que ma philo terminée, j'avais passé la veille à regarder Premiers Baisers - je n'y peux rien s'il n'y avait que ça à regarder - et que j'étais incapable de nommer la suite. Ce très cultivé jeune homme s'est retournée et m'a rappelé que le titre était Les Années Fac. Ensuite, on s'est pointées à 19h30 devant la salle (le concert était annoncé pour 20h30) où était enregistrée une émission de radio. Nous avons préféré squatter un bar plutôt que de nous incruster : "nous n'avons pas de café, parce qu'on ferme à 20h". Bien sûr. Retour à la case départ une demi heure avant le concert, je peux certifier que les tabourets sont aussi huilés qu'un mois auparavant. C'est là qu'on a commencé à flipper. On se doutait qu'il n'allait pas y avoir foule - surtout comparé à la frénésie MINF -, mais en plus de nombre, personne de notre âge, que des trentenaires, mis à part la petite tête blonde de 5-6 ans qui a accompagné sa maman aux toilettes - mon tabouret attitré se trouvant en face de la porte. Finalement, la salle s'est remplie pendant le concert, mais la moyenne d'age n'a pas augmenté, donc public poli et - un peu - mou. Le concert, très planant, à tel point que l'un des guitaristes faisait des trucs bizarres avec ses yeux quand je le fixais, sauf que je le fixais pas, j'étais pas vraiment là, se passe sans encombre, la petite fille donne un dessin à Rémy qui le cale sur son ampli, on a droit à une fausse fin après 2 minutes d'utilisation presque abusive de wah-wah. Comme il a débranché l'ampli au lieu de la guitare - je vois tout ! non, en fait j'ai compris après - ils ont trafiqué la quinzaine de pédales jusqu'à ce qu'ils comprennent le problème. Fin à la hauteur du début : transcendant - le meilleur compliment que je puisse faire. Syd Matters sont très drôles. Ils font des blagues avortés sur la conquête de l'espace, les martiens, les fantômes et Science & Vie Junior, le fait qu'on ne soit pas très bavard, U2 qui a les mêmes problèmes techniques qu'eux. Mais surtout, ils traumatisent les petits enfants !!! Après avoir récupéré une playlist chacune, nous sommes allées les faire dédicacer. Ces monstres étaient en train d'offrir un album à la petite tête blonde en mettant des additions au lieu de signer. Pauvre petite...

J'ai cet après-midi regardé Control (à défaud d'avoir raté l'enregistrement des LSP hier sur Canal) et j'avoue avoir été bluffée. Pour une fois, j'ai regardé un biopic sur une personne qui m'est totalement inconnue. Je ne savais de Ian Curtis seulement qu'il était leader de Joy Division, et qu'il est mort très jeune. Je l'ai trouvé très bien consruit, très bien joué, et très émouvant - bien que je n'ai pas pleuré. Ne sachant comment il allait mourrir, j'étais jusqu'à la fin persuadé que ça allait être d'une crise d'épilepsie. Son suicide m'a paru d'autant plus violent - je crois que j'étais tellement perplexe que je n'ai absolument pas réagi. Je suis restée léthargique jusqu'à maintenant, trop perturbée. Je devrais le revoir. Je suis encore sous le choc. Ce pauvre gars cherchait la célébrité, sans se rendre compte - ou trop tard - de ce qu'il allait arriver. Il a sacrifié sa jeunesse. C'est bateau, niais, trop vu, mais tellement bien traité. Avec tellement d'ombre, de violence trop souvent refoulée.

She's Lost Control

Partager cet article